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Les soins en oncologie à domicile : sommes-nous prêts ?

Pouvons-nous déplacer les soins en oncologie au-delà des murs de l'hôpital sans compromettre la qualité, l'efficacité ou la durabilité ?

Cette question a réuni des spécialistes francophones tels que des oncologues et pneumo-oncologues, des infirmières, des pharmaciens, des administrateurs et des coordinateurs de soins lors d'un symposium récent à Namur. La réponse ? Les soins à domicile ne sont pas seulement possibles — ils sont de plus en plus essentiels.

Une solution pour les hôpitaux saturés

Une étude de la Vlerick Business School comparant les soins en oncologie basés à l’hôpital et ceux à domicile nous en apprend davantage: « Si les hôpitaux utilisent leurs propres ressources pour fournir des soins à domicile, ils gagnent moins — et cela ne vaut souvent pas la peine, à moins qu'ils ne soient déjà à leurs limites », a expliqué le Prof. Dr Walter Van Dyck, Vlerick Business School.

Une voie pratique à suivre ? Sous-traiter des traitements bien connus, chroniques ou sous-cutanés en particulier, en permettant aux équipes internes de se concentrer sur des soins plus complexes. Actuellement, seuls 5 à 10 % des patients en oncologie en Belgique reçoivent un traitement à domicile, alors que cela pourrait être plus. Et pour chacun de ces patients, 3,5 lits d'hôpital sont libérés, réduisant la pression là où elle est la plus nécessaire.

« Pour les hôpitaux à leur pleine capacité, les soins à domicile ne sont pas un luxe — c’est un levier », a déclaré le Prof. Dr Van Dyck. « Nous ne remplaçons pas les hôpitaux. Nous étendons leur capacité — là où cela fait sens. »

Prof. Dr Walter Van Dyck

Vlerick Business School

Un système à deux vitesses

Bien qu'un cadre légal soit en place depuis juillet 2023, les soins à domicile restent sous-utilisés. Seuls 1 800 patients ont utilisé le système depuis son lancement il y a 18 mois selon l’INAMI.

La législation n'a pas suivi le rythme de l'innovation. « Les traitements évoluent, l'environnement évolue — mais les règles pas », a déclaré Dr Pascale Frère, CHR Verviers.

La liste des traitements éligibles n'est pas facilement mise à jour, et la plupart des professionnels de la santé ne connaissent pas le processus en place pour demander une mise à jour — à savoir que les pharmaciens et les spécialistes devraient être impliqués dans la soumission de la demande.

« Il serait logique d'inclure automatiquement les formulations sous-cutanées d'un traitement existant, lorsque ce traitement existant est déjà sur la liste en tant que formulation intraveineuse par exemple », a proposé quelqu'un dans l'assistance.

Et sans incitations financières ni sensibilisation, les hôpitaux ne sont pas susceptibles d'agir. « Il n'y a pas d'activité car il n'y a pas de soutien », a conclu un participant.

Où est le patient dans tout cela ? En fin de compte, le passage aux soins à domicile le concerne plus que tout. Il s'agit de repenser la manière dont nous dispensons les soins — donner aux patients plus d'autonomie et adapter le système aux réalités modernes.

Beaucoup d'exemples présentés lors de l'événement et l'étude de Vlerick montrent une grande satisfaction des patients et une viabilité financière. Une fois qu'ils ont expérimenté les soins à domicile, la plupart des patients ne veulent plus retourner à l'hôpital.

« Nous parlons trop de maladie et pas assez de santé. L'hôpital peut gagner moins, mais il ne perd pas. Le patient gagne. Cela devrait être notre boussole », a dit Dr Pascale Frère. « L'industrie n'a pas attendu pour développer les traitements à domicile — le changement est déjà en cours. Il est temps que le système suive. »

Et ensuite ? La Belgique dispose maintenant des fondations légales et cliniques pour les soins en oncologie à domicile. Le chemin à suivre est clair : 

  • Sensibiliser les hôpitaux et les professionnels de la santé 

  • Simplifier le processus de mise à jour de la liste des traitements pouvant être administrés à domicile. 

  • Encourager les dirigeants hospitaliers à mener le changement

Continuons la conversation.

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