Les collaborateurs de Roche se réveillent chaque matin, motivés par notre vision : “Procurer 3 à 5 fois plus de bénéfices aux patients pour un coût deux fois moindre pour la société”. Il s'agit d'une noble ambition qui requiert aussi une adaptation de notre culture pour nous permettre d'innover au-delà de tout ce qui a été réalisé dans le passé.
Chaque organisation est différente ; on a beau prendre un livre, cela n’implique pas que l’on y trouve toutes les réponses. On doit adapter les options proposées à nos propres besoins, au contexte externe et à la situation en interne. Eva et Dan ont eu ensemble un échange à propos de la recette miracle pour innover dans le milieu de l’entreprise, sur la manière de construire des systèmes d'innovation efficaces, sur ce qui doit être fait différemment et les points d’apprentissage pratiques à retenir.
D'après leur expérience, une innovation réussie est issue de notre capacité de répondre à trois éléments clés : identifier les obstacles, définir l'innovation et établir une guidance pour les décisions d’investissement au quotidien.
"Nous avons ensuite défini ce que nous entendions par ‘innovation’. Pour nous, il s'agit de la mise en œuvre pratique d'idées qui répondent à des besoins identifiés et qui aboutissent à la création d'une nouvelle valeur pour les patients, pour Roche et pour la société. Nous avons ensuite formulé notre "thèse" de l'innovation - un ensemble de principes directeurs destinés à fournir à chacun une orientation stratégique. Tout au long de ce processus, il était important de nous assurer que nous écoutions les points de vue de tous les membres de l'entreprise et de nos parties prenantes externes", ajoute Eva.
Pour Eva, comme pour notre organisation, un autre apprentissage est de réaliser à quel point il est critique de suivre les progrès accomplis.
"En tant que chefs d'entreprise, nous savions très bien comment mesurer les résultats de nos activités de base. Nous avions par contre du mal à mesurer l’impact de notre innovation. Nous avons donc redoublé d'efforts pour apprendre à le faire efficacement et les résultats ont suivi. Nous avons constaté une augmentation de l’impact en matière d'innovation et nous avons ainsi pu réduire notre niveau d’investissement nécessaire pour obtenir ces résultats", explique Eva dans l'interview.
Dan pense également que les indicateurs sont essentiels. Dans son dernier livre sur la comptabilité de l'innovation (Innovation Accounting), il souligne l'importance du suivi des dépenses en innovation.
Finalement, il suffit aux chefs d'entreprise d’appliquer le même pragmatisme quand il s’agit de leurs investissements dans l'innovation que pour la gestion de leurs activités de base selon Dan. "Tout comme vous attendez certains résultats de votre activité principale, assurez-vous d’en attendre également de vos investissements dans l'innovation", ajoute-t-il.
Eva et Dan pourraient faire croire que ces principes sont simples mais une récente enquête de McKinsey a révélé que 94 % des dirigeants ne sont toujours pas satisfaits de leurs performances en matière d'innovation alors que 84 % d'entre eux reconnaissent qu'elle est essentielle à leur stratégie de croissance. Une indication claire que la plupart des organisations ont encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir affirmer qu'elles maîtrisent l'art de l'innovation.
R.E. : Pharm E. De Bruyne - M-BE-00001425 - Created on 16/05/2022
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