Comment mieux prévenir le cancer de la prostate ?

En 2019, environ 10 196 hommes (âgés de 40 ans et plus) ont reçu un diagnostic de cancer de la prostate en Belgique1. En 2017, le nombre de cas de cancer de la prostate était d’environ 9 555, ce qui indique que le nombre de personnes diagnostiquées pour cette maladie a augmenté2. Ces chiffres font du cancer de la prostate le cancer le plus fréquent chez les hommes dans le pays3 et le classent parmi les 10 premières causes de décès par taux de mortalité ajustés selon l’âge chez les hommes4. Le cancer de la prostate survient lorsqu’il existe une croissance incontrôlée (maligne) des cellules dans la prostate chez les hommes5. Le rôle principal de la prostate est de produire et stocker le liquide prostatique qui aide à générer et transporter le sperme afin d’assurer la reproduction.6

Les cellules cancéreuses qui se trouvent complètement à l’intérieur de la prostate sont définies comme un cancer de la prostate localisé7. Ces cancers sont répartis en sous-catégories, et peuvent évoluer lentement et ne nécessiter aucun traitement, tandis que d’autres types sont agressifs et peuvent se propager rapidement. Un cancer qui se propage aux organes adjacents en dehors de la prostate, mais pas au-delà (ex : dans les ganglions lymphatiques ou aux os), est défini comme un cancer de la prostate localement avancé.8 Le cancer de la prostate avancé est identifié si le cancer s’est propagé à une autre partie du corps, le plus souvent aux os et aux ganglions lymphatiques.9

Bien que la science montre que le cancer de la prostate débute lorsque les cellules démontrent des modifications au sein de leur ADN , on ne sait pas exactement ce qui cause le cancer de la prostate.10 Les facteurs de risque qui ont été associés au cancer de la prostate comprennent l’âge, l’hérédité ou la prédisposition familiale, le régime alimentaire et l’origine ethnique, selon lesquels la maladie est plus fréquente chez les hommes ayant une origine ethnique africaine et une peau foncée ou des hommes de race mixte que chez les hommes blancs ou asiatiques.11 Bien qu’il existe des recherches limitées sur la compréhension des facteurs de risque externes du cancer de la prostate, les recherches suggèrent qu’une amélioration du régime alimentaire, le maintien d’un poids sain, une activité physique régulière, l’augmentation de la vitamine D, le maintien d’une activité sexuelle, et l’évitement du tabagisme et de l’abus d’alcool peuvent réduire le risque.12 Enfin, si vous présentez des facteurs de risque élevés de cancer de la prostate, le dépistage régulier peut aider à s’assurer que le cancer est diagnostiqué de manière précoce et que le traitement est personnalisé.13

Il est possible de détecter le cancer de manière précoce en analysant le taux d’antigène prostatique spécifique (PSA) dans le sang.14 Un toucher rectal (TR) ferait également partie du processus de dépistage. Si l’un ou l’autre de ces tests est anormal, d’autres examens seront nécessaires pour voir si un cancer est présent.15 Dans certains cas, le cancer de la prostate est découvert lors de la résection transurétrale de la prostate (RTUP) durant le traitement d’autres affections qui provoquent le gonflement de la prostate et obstruent l’urètre16. Bien que des tests PSA soient proposés pour le dépistage du cancer de la prostate, des preuves ont montré que cette approche entraîne un surtraitement, y compris des opérations inutiles risquant de provoquer une incontinence et une impuissance.17 Cela est principalement dû au fait que la majorité des cancers détectés se développent très lentement et sont peu susceptibles de causer un problème grave ou de mettre en jeu le pronostic vital.18 De plus, les tests PSA ne peuvent pas indiquer le degré d’agressivité du cancer et le type de cancer présent, ce qui influence le type de traitement choisi. Il est donc important que les patients et les médecins parlent des implications du test et basent leur décision sur d’autres symptômes, les facteurs de risque associés et d’autres diagnostics.19

Une fois le cancer de la prostate diagnostiqué, le médecin traitant, en collaboration avec des spécialistes de différentes disciplines, recommandera le meilleur cycle de traitement en fonction de la taille et des caractéristiques biologiques de la tumeur, de sa possible propagation aux tissus environnants, des métastases ganglionnaires et/ou ailleurs dans le corps, de l’état général et de l’âge du patient. Les traitements les plus courants du cancer de la prostate sont la chirurgie, la radiothérapie ou la surveillance active où l’état de développement du cancer est réévalué périodiquement et un traitement curatif est administré en cas de progression du cancer20.

Aujourd’hui, le taux de survie relative à 5 ans pour le cancer de la prostate en Belgique est de 97,5 % en moyenne. Cependant, le cancer de la prostate ne présente généralement pas de symptômes spécifiques et peut souvent passer inaperçu pendant longtemps. Compte tenu des progrès scientifiques en matière de diagnostic et de traitement, il est important de contacter votre professionnel de santé pour le dépistage des facteurs de risque associés au cancer de la prostate, et pour effectuer des visites régulières afin de s’assurer que vous êtes en mesure de diagnostiquer le cancer de manière précoce et de suivre un traitement personnalisé au bon moment. Demandez toujours conseil à votre médecin.

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R.E. Pharm Eline De Bruyne M-BE-00001144 created on 14.01.2023