Communiqué de presse

Boortmeerbeek, 14.02.2020

L’Accord de Saint-Valentin marque le début des Soins Personnalisés pour le cancer

Boortmeerbeek, le 14 février 2020 – Le groupe Precision de la Belgian Society of Medical Oncology (BSMO) et la société de biotechnologie Roche signent aujourd’hui l’accord dit « de Saint-Valentin ». Cet accord marque le lancement d’un projet de coopération révolutionnaire qui va tester une forme plus personnalisée de traitement du cancer en Belgique. Le projet a été baptisé GeNeo. 

Un traitement ciblé

Un traitement plus ciblé et personnalisé des tumeurs cancéreuses est la voie d’avenir par excellence pour la médecine en général, et l’oncologie en particulier. Les spécialistes parlent de « Personalised Health Care » : des soins de santé personnalisés. Ces soins ne partent plus de la localisation de la tumeur dans le corps du patient, mais bien de l’ADN de la tumeur. Cette approche permet de combattre le cancer de manière plus ciblée et efficace.

L’entreprise de biotechnologie Roche, leader mondial du secteur de l’oncologie, a mis au point un nouveau test qui permet de détecter les anomalies pour plus de 300 gènes liés au cancer tout en proposant simultanément des options de traitement avec les plus grandes chances de réussite. « Les résultats du test sont interprétés en fonction des données cliniques à disposition, et les traitements les plus pertinents pour une tumeur spécifique peuvent par conséquent être identifiés », détaille le prof. dr. Jacques De Grève, président de l’initiative Precision, BSMO. « Cette approche permet de vérifier les protocoles de traitement et médicaments les plus efficaces pour chaque profil de patient. »

À terme, l’approche personnalisée rendra possible un traitement du cancer beaucoup plus ciblé et sur mesure pour le patient. On s’attend à ce que cela entraîne dans un avenir proche un changement en profondeur des soins de santé tels que nous les connaissons aujourd’hui.

Une première pour la Belgique

L’accord de Saint-Valentin, qui marque le lancement du projet baptisé GeNeo, est une première en Belgique. Même à l’échelle mondiale, l’accord est novateur. C’est en effet la première fois qu’un tel projet de collaboration est lancé en sachant que toutes les parties, acteurs privés comme autorités gouvernementales, s’engagent à tester les soins personnalisés dans la pratique. Roche finance le projet et l’étude clinique tout en mettant à disposition les infrastructures de test. « L’étude est menée en collaboration avec le groupe Precision de la Belgian Society of Medical Oncology et le centre national du cancer de Sciensano, l’institut scientifique et consultatif responsable pour le contrôle et l’évaluation de la politique relative au cancer en Belgique ainsi que pour l’élaboration de mesures de lutte contre le cancer », précise le dr. Hans Warrinnier, directeur médical de Roche Belgique.

Le projet pilote est un partenariat public-privé unique en son genre qui doit utiliser les connaissances scientifiques, les analyses de données et la technologie digitale pour proposer les meilleurs soins possibles à chaque patient spécifique, tout en rationalisant le système de santé.

Le projet GeNeo

L’essence du projet GeNeo est une étude pilote pour laquelle 1000 patients vont être recrutés. Les patients représenteront divers symptômes oncologiques. Outre les tests standard actuels, un profil génomique sera réalisé pour ces patients, grâce à l’utilisation du « profilage génomique complet » (Comprehensive Genomic Profiling, CGP). La mise en place d’un traitement adapté pour chaque patient commence en effet par un diagnostic efficient et efficace. Un conseil national d’experts approuvera alors les bonnes options de traitement ; les patients continueront à être suivis et ces données seront conservées. L’intégration des données disponibles (résultats des tests, décisions de traitement et données de suivi) dans une base de données unique doit permettre de dégager de nouvelles notions et définir un traitement personnalisé sur mesure pour le patient. En outre, la plus large communauté active dans l’oncologie aura aussi l’occasion d’utiliser le système au travers d’une interface, ce qui doit également renforcer la qualité des soins du cancer dans notre pays.

Évolution du système de santé

À terme, les soins de santé vont évoluer vers des systèmes plus durables et guidés par les données. Ces systèmes plus efficaces pour le patient doivent aider à donner le bon traitement au bon patient, au bon moment.

Pour les patients, le concept de « Personalised Health Care » signifie une meilleure qualité de vie, moins de traitements et moins d’effets secondaires, ce qui va de pair avec une limitation des coûts grâce à des décisions plus précises. Pour les médecins, cela implique une plus grande confiance dans le traitement, de meilleurs résultats pour leurs patients et un aperçu plus clair des options de traitement. Pour la société, les soins de santé personnalisés vont déboucher sur une meilleure utilisation du budget de santé et une hausse des pourcentages de guérisons. Il faudra en outre s’intéresser à l’impact sur le budget de la sécurité sociale, mais aussi à l’accès à des données pertinentes qui doivent permettre aux sociétés pharmaceutiques de peaufiner des traitements plus ciblés en s’inspirant des résultats scientifiques, sans porter atteinte à la vie privée du patient.

La Belgique est connue pour la grande qualité avec laquelle sont réalisées les études cliniques. Des infrastructures de test de qualité sont nécessaires pour identifier les bons profils de patients pour une telle étude. Le projet GeNeo et l’utilisation du profilage génomique complet augmentent l’attrait de la Belgique en matière d’études cliniques. Dans ce contexte, l’accord de Saint-Valentin représente une nouvelle étape cruciale d’innovation pour notre système de santé.